Le parcours

Né en 1945, Yves Michalon est issu d’une famille gaulliste orthodoxe. Des récits épiques et faits d’action berceront son enfance. Son père, engagé volontaire, part rejoindre à 19 ans le 507e régiment de chars de combat commandé par le colonel De Gaulle qui, à la libération de Paris, le distinguera. Son cousin, Pierre de Bénouville, compagnon de la Libération qui dirigera un important réseau de résistance, sera nommé général de brigade à 30 ans par le général De Gaulle.

Il suivra sa scolarité au collège Bossuet, au lycée Montaigne, puis chez les frères maristes. Il usera ses culottes courtes en compagnie de Jean-Pierre Léaud qui quittera le collège en 1957, pour tourner Les Quatre Cents Coups. Il retrouvera plus tard Jean-Marie Rouart et Jean-Louis Debré au cours Henri Bergson.

En 1963, il interrompt brutalement ses études en plein milieu de sa terminale, se dégage de ses obligations militaires, écrit et publie quelques critiques littéraires pour finalement se lancer dans la vie active à 22 ans, père d’un premier enfant et marié à une femme issue d’une famille d’ambassadeurs de France.

En 1969, il crée MBC, agence conseil en communication qui deviendra très vite l’une des plus grandes agences indépendantes, où il sera en charge, entre autres, de la communication littéraire de Gallimard, Grasset, Albin Michel, Robert Laffont, Nathan, Odile Jacob…

En 1972, à 27 ans, il installe ses bureaux sur les Champs-Elysées, entouré de collaborateurs de plus en plus nombreux.

En 1979, il publie chez Robert Laffont Le Pousse-caillou et recevra de Jean d’Ormesson un grand prix de littérature de l’Académie française.

En 1981, il publie La Passion selon Saint-Just chez Albin Michel. En 1982, lance Latitude, magazine consacré aux relations internationales, où il recueille, en exclusivité, le premier long entretien de Constantin Tchernenko, le dernier secrétaire du Parti Communiste qui vient de succéder à Leonid Brejnev à la tête de l’URSS. Il y dresse également les portraits ou entretiens d’Helmut Schmidt, Zbigniew Brzezinski, Dirk Bogarde ou Vieira da Silva… Il crée et développe conjointement « Éthique et politique », un laboratoire d’analyses comportementales, et, déjà très lié aux familles Debré et De Gaulle, rejoint en 1984, comme vice-président, la Fondation Maréchal Leclerc de Hauteclocque pour laquelle il lance le « Grand prix de l’audace ». Des lézards et des hommes paraîtra en 1984, Les heures supplémentaires en 1988, tout deux chez Albin Michel.

Nommé vice-président d’Havas Adversiting France en 1990, juste après la chute du mur de Berlin, il quitte ses fonctions en 1993 après avoir publié Boulevard de l’absolu (Albin Michel) pour se consacrer à Est Libertés, association (1992) qui, avec le concours de l’Union européenne, développera l’accès et la promotion de la démocratie dans les Balkans.

Dans la foulée, il crée en 1995 les éditions éponymes, fort de plus de 500 auteurs au catalogue. Engagé auprès de Jean Ping, il sera de toutes les manifestations et de tous les combats pour faire valoir la victoire de ce dernier, victoire volée par Ali Bongo, l’usurpateur, à la dernière élection présidentielle gabonaise de 2016.

Nommé administrateur et parrain de la toute nouvelle association « L’enfance au cœur » en 2017, il publie en 2018 Au royaume des crapauds fous surgit un merle blanc.

En février 2020, il reçoit les insignes de l’Ordre de la liberté pour sa contribution à la République du Kosovo. Il quitte la direction des Editions Michalon en juin 2020.

Paris, le 18 juin 2020

Cher(e)s ami(es),

Il est dit aujourd’hui que le monde de demain ne ressemblera plus au monde d’hier. J’en fais ma vérité et sagesse oblige, le 30 juin prochain, je quitterai, non sans émotion, mes fonctions de direction de la maison éponyme que j’ai créée en 1995, il y a vingt-cinq ans déjà.

Je ne serai jamais très loin et vous pourrez toujours me trouver, occupé que je serai à l’écriture d’un scénario relatant mes « aventures » en tant que président fondateur d’Est Libertés, à développer les associations où j’ai toujours été engagé, militer pour des causes et susciter le débat, reprendre le chemin des antichambres  de nos palais nationaux et consacrer le reste de mon temps retrouvé à servir l’art contemporain, l’art basque et ses artistes, et enrichir une collection qui fera prochainement l’objet d’un livre.

J’aurai vécu ces dernières années avec passion, attaqué mais non détruit par une affection de longue durée, j’aurai cultivé sans relâche le goût des autres, de la liberté, de la justice, de l’engagement et de la permanence du fait démocratique.

Est venu le temps de me réinventer, participer à notre bien commun et rendre en retour bon nombre de ces petits bonheurs que la vie m’aura donnés.